Nancy Guignard

Interview et photographie / Catherine Bernier

Engagée dans une myriade d'activités artistiques, Nancy est en perpétuel mouvement. Elle gère quelques entreprises, mais peut aussi s'asseoir sur une chaise devant la fenêtre et se reposer pendant des heures. L'artiste montréalaise se considère comme une créatrice agitée à l'esprit contemplatif. Sa soif d'exploration, sa curiosité de découvrir le monde et son désir d'entrer en contact avec les gens l'ont naturellement guidée vers la photographie. Pour Nancy, l'art de la photographie nous place en tant qu'observateurs, et nous choisissons, ou non, d'être également les vecteurs d'une histoire.

Autour d'une table généreuse où se côtoient pinces de homard, morceaux de pain au levain et vins biodynamiques, nous discutons de son expérience personnelle aux Parcelles, d'un projet de livre et de sa vision en tant qu'artiste aux multiples talents.

Quelles étaient vos intentions pour cette résidence et comment s'est-elle déroulée ?

En réservant ma place pour la résidence artistique, j'avais l'intention de documenter mon parcours créatif et le processus de redéfinition de ma personne, non seulement en tant que photographe, mais aussi en tant qu'artiste. En réalité, rien de tout cela ne s'est déroulé comme prévu. Parfois, tout ce dont nous avons besoin, c'est d'une bouffée d'air frais, de grands espaces et d'un peu de recul. Ce n'est qu'à mon retour, en écrivant ces lignes, que mes réflexions ont porté leurs fruits. Étant donné que c'était la première fois que je m'aventurais en Nouvelle-Écosse, mon impatience d'explorer le paysage a pris le dessus. Je me suis rendu compte que c'est dans l'acte de découverte que je nourris subtilement mes idées, même si les résultats tangibles ne sont pas immédiatement apparents. Il y a eu, bien sûr, les rencontres avec les pêcheurs et les producteurs locaux, avec en point d'orgue un dîner entre amis pour rendre hommage à la terre.

 
 

Parlez-nous du projet sur lequel vous travaillez actuellement.

Je suis actuellement plongée dans la création d'un livre dont le thème principal tourne autour de ma découverte et de mon amour pour le fleuve Saint-Laurent. Ayant vécu trois ans face à ses eaux majestueuses dans une maison de plage pittoresque, je l'ai connu en toutes saisons et dans toutes les conditions, notamment pendant la pandémie. J'ai connu son attrait en toutes saisons et dans toutes les conditions, en particulier pendant la pandémie.

Ayant intimement saisi le pouvoir transformateur du fleuve, je me retrouve dans une quête inébranlable d'élévation de l'expérience humaine. C'est pourquoi j'ai délibérément axé ce livre sur l'importance de sélectionner avec soin et de chérir les produits dérivés du Saint-Laurent, en les considérant non seulement comme des éléments culinaires mais aussi comme des conduits de l'âme du fleuve, enrichissant nos tables et nos cuisines d'un lien tangible avec la force vitale qui s'écoule dans ses eaux.

Je crois que, tout comme les fleurs, la nourriture a la capacité de reconnecter les gens avec la nature et avec eux-mêmes, en encourageant la curiosité et le désir de connexion avec le monde naturel et ceux qui les entourent. Pour transmettre ce message, j'ai entrepris un voyage, rencontrant des pêcheurs, des fourrageurs et des chefs cuisiniers à travers le Québec, afin de capturer leurs histoires et leur lien profond avec le fleuve à travers leurs recettes caractéristiques.

À travers ces recettes, je mets en lumière la créativité et la résilience souvent négligées de ces personnes dans notre société.

 

Où en était votre état d'esprit à la fin de votre séjour à la cabane ?

Sans aucun doute, s'immerger au cœur de la nature est toujours un choix judicieux. Je crois que la mer et le vent ont la capacité de nettoyer nos pensées et d'en laisser quelques-unes s'envoler. Au milieu de nos vies modernes et urbaines, il devient essentiel de rechercher des lieux d'une simplicité désarmante, d'adopter un nouveau rythme. Dans la danse des contrastes, nous découvrons la chance profonde de remodeler notre essence et, parfois, de nous perdre momentanément, en nous débarrassant du manteau de l'ego dans l'étreinte captivante de la nature.

 

" Parfois, tout ce dont nous avons besoin, c'est d'une bouffée d'air frais, de grands espaces et d'un peu de recul. "

- Nancy

 

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